V.A

V.A. née le 13 août 1962 à Bordeaux

Commence à peindre très tôt des toiles et aquarelles figuratives sur le thème de la danse, du théâtre et de la musique. Fréquente le milieu artistique musical bordelais et rencontre l’artiste peintre Vivian Oël qui lui donne ses premiers cours de dessin.

Elle quitte ensuite Bordeaux pour Paris et y étudie la sculpture à l’Atelier pascal, le décor de théâtre à l’atelier George et Jeanne Wakhewich, le dessin et la peinture aux ateliers Albers et à celui de la Grande Chaumière.

Expose au Salon d’Automne et présente une toile pour le centenaire du Salon des Indépendants («  Un siècle d’Art moderne » Editions Denoël).
Exposition de groupe rue de Berri

Obtient une licence d’Art et d’Archéologie à l’institut Michelet ainsi que le diplôme de l’Ecole du Louvre.

Travaille pour la galerie François Vallet rue de Miromesnil puis à la Galerie Jaquester pendant 8 ans sur le Parvis Beaubourg.

Rédaction d’articles pour la revue d’art «  le Courrier des galeries » et pour la Dépêche quelques années plus tard.

Installée prés de Toulouse depuis 2005. Exposition personnelle à la Galerie Can’Art rue des Polinaires en 2008.

Continue à peindre et à écrire.

Il y a d’abord, le souvenir tenace de cet appartement les pieds dans l’eau sur les berges de la Garonne. Quand j’y franchissais le seuil du salon, je m’arrêtais quelques instants. En face, à quelques lattes de plancher, comme sur le pont d’un navire : Bordeaux. Sa façade se découpait dans l’encadrement de la fenêtre : j’avais mon tableau. Un monde de contraste et de silhouette, auquel se mêlait, celui plus artificiel du Théâtre et de la Danse, milieu que je fréquentais alors, fait d’ombres et de lumières calculés, où j’allais entre les praticables et les odeurs de costume. J’installe dans mes peintures des touches de couleur que je fais disparaître et réapparaître ensuite. Des couleurs vives pour illuminer des nuits de carton-pâte elles aussi.

Et même si mon sujet est celui de la Garonne et de cette vue à travers les fenêtres, elle est toute empreinte de ces glissements, des ces renouvellements, de ces apparitions et disparitions de décor. Je n’en fini pas d’éclairer et d’éteindre, d’étouffer l’éclat d’un jaune presque blanc par la masse d’un violet profond, et je m’amuse alors à voir s’agiter les franges de cette couleur éclatante qui vibrent de toutes leurs forces pour ressurgir malgré tout. Je règle mes éclairages et décide des vies. Comme une bouche sur laquelle une main se pose.

II y a toujours une première peinture sous celle que l’on voit, et seuls les interstices dus au raclement du couteau ou aux jeux du hasard, nous en laissent entrevoir le souvenir et l’éclat. Le but n’étant peut-être pas tant de montrer une image que d’en cacher une autre. L’Artificiel est mon milieu. Je m’y coule, m’y dirige, et le dirige. Je l’orchestre. Bientôt, ces villes que je peints, ces rives, ces sables de berges ou ces déserts, s’effaceront, glisseront les unes sur les autres pour ne plus laisser d’elles que l’essentiel : ce rais de lumière dans lequel apparaît, furtive, la silhouette du comédien qui, entre deux rideaux de velours sombre, regarde si la salle se remplit ou salut le public.